Le 1er juin 2013, sous les voûtes du Collège des Bernardins, Michel Albert, membre de l’Institut et Président émérite du Comité Jean Fourastié a remis à Jacqueline Fourastié la médaille d'Officier de l'ordre national du Mérite. Nous reproduisons les extraits des discours qui ont directement trait à Jean Fourastié :

 

Discours de Michel Albert

Ma chère Jacqueline,

Quand vous m’avez proposé de vous remettre les insignes d’officier de l’Ordre National du Mérite – dont la République va bientôt fêter solennellement le 50e anniversaire – je n’ai pas hésité à vous dire « oui ».

Deux raisons pour cela. La première est l’immense dette de reconnaissance que je dois à votre père. Il m’a d’abord fait comprendre pourquoi lui et moi sommes les fils de petits paysans « montés » à Paris pour y faire leur carrière. Il s’est enthousiasmé pour le Commissariat Général au Plan où il a travaillé à temps partiel pendant 26 ans. Je l’ai suivi dans cet organisme prestigieux que j’ai dirigé jusqu’en 1981. En qualité de fonctionnaire, il était commissaire contrôleur des Assurances et moi-même, j’ai dirigé le groupe d’Assurances AGF pendant douze ans. Je lui dois notamment à peu près tout ce que je sais en matière de comptabilité nationale. De tout cela, ma chère Jacqueline, permettez-moi de le remercier par votre intermédiaire, mais sans que j’oublie pour autant que c’est vous personnellement (avec votre frère Jean-Pierre) qui m’avez fait confier la présidence du premier Comité Jean Fourastié, lequel n’a cessé de progresser depuis, particulièrement grâce au professeur Jean-Pierre Chamoux, aidé par Béatrice Bazil et Catherine Cyrot.

[…] Il faut [à Jacqueline] collaborer aux œuvres maîtresses de son père, à côté de sa partenaire d’exception qui n’est autre que sa mère Françoise. Jacqueline est une célibataire résolue qui ne veut pas de télévision chez elle, par crainte de perdre du temps et qui, plutôt que de regarder un match, préfère, dit son frère Vincent, étudier le prix du blé sous Louis XIV !

Jacqueline Fourastié ne prend jamais de vacances. Aussi longtemps qu’elle l’a pu, elle a passé ses étés à Douelle, dans ce petit village où la famille est enracinée et qui était encore, il y a deux générations, d’une extrême pauvreté : Jean raconte que sa grand-mère était habituée à chercher des braises chez la voisine plutôt que de brûler une allumette !

Jean Fourastié a écrit une cinquantaine de livres en moins de quarante ans. Sa fille a travaillé avec lui sur bon nombre d’entre eux, si bien que, dans plusieurs cas, ceux-ci sont en cosignature.

C’est ainsi que Jacqueline a été de plus en plus étroitement associée aux formules éclatantes qui ont fait le tour du monde, telles que « Le grand espoir du xxe siècle » ou « les trente glorieuses ». J’ai une petite-fille de 18 ans qui prépare les grandes écoles. Je lui ai demandé : « as-tu entendu parler de l’économiste Fourastié ? ‑  Oh oui, me répondit-elle, c’est l’homme des trente glorieuses ! »

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