Alfred Sauvy, une pensée d'une brûlante actualité

Bulletin de la Société des Amis de la Bibliothèque et de l'Histoire de l'Ecole Polytechnique (Sabix)

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jean fourastie

Alfred Sauvy avait 90 ans à la parution de ce livre vif et alerte, en 1988. À le lire, on n’a jamais le sentiment de l’œuvre d’un vieillard. L’ouvrage se dévore. Il m’a été impossible de l’abandonner, une fois sa lecture commencée.1

C’est une sorte d’anthologie de citations humoristiques, bien évidemment, empruntées aux grands auteurs – non pas tant du genre, que de la littérature ; Sauvy était un fin lettré, d’une érudition plus qu’estimable. Il cite ainsi le délicieux roman, paru en 1924, d’un diplomate français en poste à Tokyo, publié sous le pseudonyme de Thomas Raucat, L’honorable partie de campagne.

Sauvy avait plusieurs raisons de privilégier l’humour dans son existence et ses écrits : son origine catalane, Perpignan d’où il était issu et la taquinerie joyeuse qui s’y donne cours ; l’intimité avec ce professionnel de la plaisanterie et de la répartie qu’était Tristan Bernard (1866-1947) ; et, peut-être surtout, sa participation à la Grande Guerre : elle lui laissa, comme à Jacques Spitz (1896-1963) auquel l’un de nos précédents bulletins fut consacré, le sentiment de la précarité de l’existence et, par conséquent, de l’importance du rire, voire de la moquerie.

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