jean fourastie

Étudier les prix à long terme, c’est mesurer la productivité et le niveau de vie qui en découle. Jean Fourastié calculait le rapport du prix nominal au salaire horaire total le plus faible. Ainsi, il éliminait les variations de la monnaie, et mesurait à la fois le temps de production d’un bien et le temps de travail nécessaire à son achat. Cette vision ne tient pas compte des profits ; mais elle a son sens à long terme, lorsqu’on compare des prix « réels » tous calculés de la même manière.

L’exemple du blé est éclairant. Dans les siècles passés, le prix réel du quintal de blé variait selon les aléas climatiques. Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, le coût du kilogramme de pain se situait aux environs de 2 salaires horaires, souvent davantage. Les Français vivaient une économie de subsistance, heureux quand ils avaient assez de pain pour nourrir leur famille. La baisse du prix réel du blé, sous l’influence du progrès technique, s’amorce à la fin du XIXe siècle et explique la hausse du niveau de vie. La consommation se porte d’abord sur une alimentation variée, puis sur des produits manufacturés et, de plus en plus, sur des services.



Sur le présent site se trouvent 1 400 séries de prix, la plupart ont été collationnées et étudiées par Jean Fourastié et mises à jour depuis, et d’autres  publiées par l’INSEE.
Elles sont réparties entre les secteurs : primaire, agricole, à progrès technique moyen ; secondaire, à progrès technique élevé ; tertiaire, services, à progrès technique faible. La distinction selon le niveau de progrès technique n’est pas fixe, Jean Fourastié en avait conscience Nous avons cependant conservé la classification agriculture, industrie, services, car certains produits font l’objet d’un progrès technique élevé dans une période, et beaucoup moins élevé dans une autre, ce qui les aurait fait changer de secteur.